Ébéniste

Maison Millet

1856-1918

Fondée par Blaise Millet, “monteur en bronze”, la maison Millet fait son apparition dans l’Almanach en 1857. Entre 1889 et 1897, elle est sise 50 rue Saint-Sabin, avant d’occuper l’hôtel Mansart de Sagonne au 23 boulevard Beaumarchais. Le fils de Blaise, Théodore, contribue à lui donner un véritable essor à partir de la décennie 1890. La Maison Millet cessa définitivement son activité en 1918.

D’abord spécialisée en bronzes d’art et luminaires, la maison Millet étend alors son activité à la décoration et l’ameublement, en collaborant ponctuellement avec d’autres artisans comme, par exemple, le sculpteur et bronzier Claude Marioton.

Les Millet père & fils diversifient également leur répertoire de bronzes décoratifs, en se rendant acquéreurs de modèles d’autres bronziers, notamment lors de la vente Henry Dasson en 1894 ou Beurdeley en 1897-1898 (C. Mestdagh, op. cit., p. 57). Enfin, ils sollicitent l’accès aux meubles du XVIIIe siècles conservés dans les collections publiques, afin d’enrichir leurs connaissances et savoir-faire : en 1902, Théodore Millet obtient de Versailles l’autorisation de copier le serre-bijoux réalisé par Schwerdfeger pour Marie-Antoinette.

Présentée comme une fabrique de “bronzes et meubles de luxe artistiques en styles anciens”, la maison Millet participe pour la première fois à une exposition universelle à Paris en 1889. Il reçut la médaille d’or. Suit celle qui se tient à Chicago en 1893 où Millet expose aux côtés des Beurdeley, et celle Saint-Louis en 1904. Le succès de la maison est tel qu’elle est représentée à New York par Duryea and Potter, 469 Fifth Avenue (C. Mestdagh, op. cit., p. 135).

C’est lors du Salon des Industries du Mobilier qui a lieu à Paris en 1905 qu’il est fait mention de meubles dans le goût de Weisweiler : Théodore Millet y expose une commode de style Louis XVI dont le panneau central est flanqué de caryatides identiques à celles qui soutiennent la table à écrire en laque exécutée par Weisweiler pour Marie-Antoinette (musée du Louvre).

Nous retrouvons les mêmes caryatides sur la table présentée ici qui, compte tenu de sa signature, doit dater de la décennie précédente. Elle illustre avec brio la manière dont Millet, après avoir maîtrisé l’art de la copie, se permet de réinterpréter le style Louis XVI et, en y associant une variété de quartz inconnue au XVIIIe siècle, aboutit à une luxueuse création, propre à séduire son époque.

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